Ils devront obligatoirement être accompagnés d’études d’impact
A partir de l’année prochaine, le 2 janvier 2018 précisément, les projets de loi devront obligatoirement être accompagnés d’études d’impact. Un décret a été adopté dans ce sens par le Conseil de gouvernement le 9 novembre.
C’est une disposition qui responsabilisera davantage l’Exécutif. A partir de l’année prochaine, le 2 janvier 2018 précisément, les projets de loi devront obligatoirement être accompagnés d’études d’impact. Un décret a été adopté dans ce sens par le Conseil de gouvernement le 9 novembre. Ce texte aura pris son temps puisqu’il était attendu depuis 4 ans, étant à préciser qu’il vient en application de la loi organique relative au fonctionnement du gouvernement et à la marche de ses travaux, promulguée en 2013 déjà. En quoi consiste concrètement la nouvelle disposition? Il faut d’abord préciser qu’elle ne s’appliquera pas à proprement parler à tous les projets de loi puisqu’elle ne doit accompagner que certains textes tendant à édicter une législation nouvelle ou à refondre un cadre existant.
De plus, l’arrêté dispense de cette étude les projets de lois organiques, ceux relatifs au domaine militaire ainsi que les projets de loi de Finances. S’ajoutent à cette liste les projets de loi que le gouvernement soumet pour avis au Conseil national des langues et de la culture marocaine, au Conseil économique, social et environnemental, au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ainsi qu’aux instances de régulation et de bonne gouvernance. La logique derrière ces exemptions est manifestement d’éviter les doublons étant donné que ces institutions se livrent elles-mêmes à un ensemble d’études sur les textes de loi qui leur sont soumis. Ces exceptions mises de côté, le champ d’application de la nouvelle obligation reste tout de même large.
Et là n’est pas tout puisqu’il faut aussi annoncer les mesures devant être prises pour assurer l’exécution du projet après son adoption ainsi que les effets et les répercussions induits par ces mesures. Un dernier élément à préciser dans l’étude, et qui sera d’une utilité certaine, porte sur le calendrier d’application dans le temps des dispositions envisagées. Il appartiendra bien sûr à l’autorité gouvernementale initiatrice du projet de loi d’élaborer son étude d’impact en se faisant appuyer par des experts spécialisés le cas échéant. Ceci sachant que la mise en œuvre de l’étude doit se faire par arrêté du chef de gouvernement à l’initiative de ce dernier, sur proposition du SGG ou à la demande du département initiateur du projet de loi. Cela peut en outre se faire avant ou après l’élaboration du projet de cadre. La finalité n’est pas que de dresser des études mais de veiller aussi à leur diffusion. Le partage de l’information parmi les membres de l’Exécutif incombe au chef de gouvernement qui se fait remettre une copie des études d’impact réalisées et qui les distribue aux différents départements préalablement à la tenue du Conseil de gouvernement. Le Parlement n’est pas en reste et il appartient au département initiateur de la loi de joindre une copie de l’étude à l’occasion du dépôt du projet de loi concerné sur le bureau de l’une des deux Chambres.
La qualité des études d’impact scrutée de près
Celle-ci s’assurera que les études d’impact réalisées remplissent les conditions prévues par la réglementation, de même qu’elle en évaluera le contenu et émettra un avis sur son adoption. La commission qui rassemblera l’Intérieur, les Finances, les départements du travail et du développement durable ainsi que le SGG, devrait en outre établir un rapport synthétique sur ses travaux pour détailler les conclusions et résultats des évaluations qu’elle fait des études d’impact et le cas échéant elle formulera des propositions et recommandations.