RP Maroc

Violents affrontements à Tindouf

Les Oulad Dlim du camp d’Eddakhla laissent éclater leur colère

Comme on pouvait s’y attendre, le remplacement d’Abdelkader Taleb Omar à la tête de la prétendue primature du Polisario a ravivé la colère des membres de la tribu Oulad Dlim. Ce qui n’est pas sans rappeler les évènements de 1988 lorsque les membres de cette même tribu s’étaient élevés contre la direction du Polisario entraînant une grande purge et des règlements de comptes dans les rangs de cette direction.
Si certains proches de celle-ci attribuent les violents affrontements qui ont éclaté, dans la nuit du 16 au 17 février courant, dans le camp dit “Eddakhla” situé à 170 km au sud du QG du Polisario à Rabouni, à  l’interpellation au niveau d’un barrage de contrôle dressé par les milices armées du Front à la sortie dudit camp,  de jeunes membres de la tribu Oulad Dlim recherchés pour soi-disant «trafic de drogue », la réalité est tout autre, selon des sources des camps.  Selon ces mêmes sources, les membres de la tribu Oulad Dlim qui se sont sentis marginalisés par la direction du Polisario depuis le limogeage de  Taleb Omar et son remplacement par Aâkik, se seraient rebellés. 
L’opération de contrôle n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase et l’occasion qu’attendaient les membres de cette tribu pour s’élever contre leurs geôliers. 
En effet, les membres de la tribu Oulad Dlim n’attendaient qu’un prétexte  pour malmener une  milice qu’ils ne portaient pas dans leur coeur. L’occasion leur a été fournie par la célébration du mariage de Battah Ould Hamdi Ould Lebliyel et sa prise à partie par la sécurité du Polisario. Celui-ci ne s’est d’ailleurs pas laissé faire. Il a asséné un coup de poing à l’un des membres de cette milice venue l’arrêter le blessant grièvement au visage. La solidarité tribale a joué et  un échange de jets de pierres s’en est suivi causant des blessures à des éléments de la sécurité, endommageant leurs véhicules et les obligeant à s’enfuir et à demander des renforts à  la prétendue  “gendarmerie” qui  a dépêché un détachement armé relevant de « la 6ème région militaire » (Rabouni)  au camp d’Eddakhla”. Toutes les issues ont été bloquées, pour tenter d’appréhender l’auteur du “coup de poing”, avant que ce détachement ne soit contraint par les habitants de se replier. 
Dans une tentative de calmer les esprits et de maîtriser la situation avant qu’elle ne dégénère gravement, la direction du Polisario a dépêché  une délégation conduite par le prétendu premier ministre, Mohamed Ouali Akeik, et comprenant  Brahim Ahmed Biadillah dit Grégao (“secrétaire chargé de la documentation et de la sécurité”), et Abbah Boucraa (directeur de la “gendarmerie nationale”), qui ont tenu une rencontre avec des notables de la tribu Oulad Dlim, conduits par El Mahfoud Ahmed Zine (“coordinateur de l’état-major  du Polisario à la 2ème région militaire”).
  Lors de cette rencontre, les représentants des  Oulad Dlim ont imputé aux éléments de la sécurité, la responsabilité des affrontements, sans toutefois parler du malaise qui couve et de ses raisons.