nouveau au rap français. Une voix à part,
une gueule singulière, un style travaillé,
il cultive avec élégance toutes ses différences
et ne passe pas inaperçu. Il vient tout
juste de sortir son premier album,
“Cure” (Universal).
Eddy de Pretto : un nom, une voix, un look, un style musical qui oscille habilement entre la chanson française et le rap et une farouche passion pour la scène. Depuis quelques semaines, le jeune musicien enchaîne interviews et séances photos à un rythme infernal. Une cadence qui n’est pas près de s’interrompre ; il part sur les routes de France avec “Cure”, son premier album. Une grande tournée qui s’achèvera sur la scène de l’Olympia les 6 et 7 novembre 2018.
Ces premiers EP (“Kids”, “La fête de Trop”), balancent des paroles directes sur un rythme soutenu. On le compare facilement à Stromae pour le style et le succès fulgurant mais aussi au chanteur québécois Pierre Lapointe, pour les paroles percutantes. Certains entendent dans sa voix, des intonations à la Nougaro. Une multitude de références que l’artiste assume simplement. Il a grandi à Créteil entre les chansons françaises entendues à la maison et le rap à l’extérieur. Il a fini par créer son style, inclassable.
Son physique androgyne atypique est son autre atout, le jeune musicien de moins de trente ans cultive sa différence dans un paysage musical souvent formaté. Il est aussi la nouvelle icône de la mode. La rançon d’un succès fulgurant dont il a rêvé dès son enfance. Ses textes parlent de virilité, d’homosexualité et de débauche. Des paroles incisives, crues. Si l’engouement de la critique s’est répandu comme une traînée de poudre, Eddy de Pretto tente de garder la tête froide. “Ego”, l’une de ses récentes chansons, raconte à ce propos la folie de la notoriété : “Je deviendrai fou de moi”, chante-t-il.
“Il y a à la fois quelque chose d’extrêmement réel qui est presque inaudible et une poésie presque surréaliste”, assure Didier Varrod, journaliste musical de France Inter. Sur scène, Eddy de Pretto s’accompagne seulement d’un téléphone intelligent pour faire jouer la musique et d’un batteur pour le rythme. Une manière pour lui d’établir une plus grande intimité avec le public. C’est tout ce qu’il faut pour écrire une belle histoire.
Notons enfin que né dans les années 90, Eddy de Pretto s’intéresse rapidement à la musique et évolue dans deux univers musicaux diamétralement opposés. D’un côté, il découvre auprès de sa mère Jacques Brel, Claude Nougaro, Barbara et de l’autre les rappeurs auprès de ses copains. Après le lycée, il rejoint l’Institut supérieur des arts de la scène à Paris. Dans cette école, il se forme aux différents arts de la scène : danse, chant, théâtre.
Par la suite, il participe à plusieurs festivals et commence à se faire remarquer. En 2016, il est lauréat du inRocKs Lab et participe au Bars en Trans à Rennes. En mars 2017, il est sélectionné pour participer à la section découverte (Les Inouïs) du Printemps de Bourges et remporte en avril le prix des Inouïs 2017.