09 Jan 2017 : Ilham Laraki Omari: Souffle
Exposition Souffle de l’artiste Ilham Laraki Omari jusqu’au 20 Janvier 2017 à la Galerie Mine d’art
« Souffle », une exposition en trois volets déployant, comme perles d’un même chapelet, expirations d’instants de vie, tantôt fougueux, tantôt méditatifs, tantôt philosophiques, toujours d’un lyrisme fascinant: Incandescence, Tasbih, Le Temps.
Incandescence
Après une période figurative et une période semi-figurative, Ilham LarakiOmari nous dévoile, depuis 2013, une série de peintures à l’huile,abstraites, marquées par une palette chaude, volcanique.Il semblerait bien qu’Ilham LarakiOmariexprime, dans ces moments où la toilen’est plus qu’aveuglantes giclées oucoulées de lave, la fulgurance même del’énergie créatrice, du mystérieux, brûlantet torturant instant de sa manifestation.
C’est une des toiles de cette série qui a été sélectionnée pour le Salon d’automne, en 2013, à Paris.
Ilham avoue avoir toujours tendu vers cette abstraction qui lui permet, en quelque sorte de se défaire du «langage» pour laisser place au sien propre, perpétuellement réinventé dans l’interminable quête de soi et de l’autre, de ce qui parle en elle de traces et d’empreintes et mémoires aussi singulières qu’obscures, échappant, justement, à l’ordre du nommé et du nommable.
Pour ce qui est du Salon s’automne, l’artiste a de nouveau été sélectionnée en 2014 pour y exposer son œuvreLe Phénix puis, en 2015, son oeuvrePerles de lumière avant d’être invitée, en 2016, à présenter Luminescence. Les termes « lumière, émotion, vie, spiritualité, énergie, minéralité, chaleur… » revenaient souvent dans le discours des personnes qui découvraient ses oeuvres. Contrairement aux premières toiles de la série « Incandescence », le mot « feu » n’a pas été évoqué, c’est la lumière qui a pris le dessus.
Le rouge s’est éclipsé pour une opulence de lumière, plus éblouissante, plus mûre, plus abondante. La chaleur est pourtant toujours présente, même quand l’artiste choisit d’introduire du noir, du gris, une chaleur frémissante, ardente, palpable, d’une passion qui remue l’artiste, la dépasse, la fait vibrer au gré de sa force et sa douceur.
Le chapelet égrené par le pinceau, pourtant si fin, finira, perle par perle, par filer une prenante cosmogonie. Lunaire.
Il y a, dans le travail d’Ilham LarakiOmari, quelque chose d’une houleuse dimension charnelle qui tend, irrésistiblement, vers un absolu, spirituel, désincarné, où se consume le corps, le matériel. Et c’est vers cette transfiguration que l’artiste se libère aujourd’hui dans une fulgurante abstraction où il ne reste du monde que son essence, transcendé. Texte écrit par BouthainaAzami