Oui, le Salon du livre !

Le SIEL est une immense vitrine de notre pays, le dénigrer sans voir ses atouts et mettre en avant ses qualités ne sert à rien, voyons-le comme un espace de sensibilisation à la lecture, comme un rendez-vous annuel avec notre population dans sa diversité, ses différences, sa complémentarité.

Bien des choses ont été écrites au sujet du SIEL. Personnellement j’y suis allé quasiment chaque jour, d’abord pour être présent sur le stand des éditions Le Fennec qui publient mon nouveau livre mais aussi parce que, chaque après- midi, le CNDH y avait programmé des débats sur le thème qui me touche le plus, celui de la jeunesse.

Oh je ne dirais pas qu’il n’y a pas de choses à améliorer : l’accueil, le parking, l’hygiène, l’acoustique… et peut-être d’ailleurs trouver un lieu plus approprié, mais je voudrais donner un avis «autre»: dire que le SIEL serait un espace «de barbus et de voilées» est  injuste, en fait la population qui fréquente le Salon est à l’image de notre population, diverse ! 

Je suis allé dans les travées où les publications qui leur seraient «plus particulièrement destinées» étaient exposées, à aucun moment je ne me suis senti en «milieu hostile», encore faut-il faire l’effort de sortir de sa zone de confort et aller à la rencontre de l’Autre. Il faut voir ces stands côtoyer les stands francophones, anglophones, les pays africains –invités d’honneur- ou encore chinois, américain, français…comme une chance, une richesse… imaginons si nous en étions à des Salons séparés !

Le brassage est une assurance contre le sectarisme.

Autre reproche fait, les lycéens et étudiants déambulant en groupes au sein du Salon, oui il leur faut un encadrant prenant son rôle à cœur, mais voyons l’aspect très positif de leur  visite: ils se frottent au monde du livre, ils le touchent des yeux, des doigts, ce qui ne leur est pas donné chaque jour. Plutôt que de voir en eux des «mcharmlines» en puissance, à titre personnel (et j’ai vu des personnalités telles André Azoulay, Driss El Yazami, Bahaa Trabelsi, Latifa Tayah, Reda Dalil agir de même…) je me suis saisi de l’engouement de ces jeunes pour les «selfies» afin de nouer le dialogue avec eux, j’ai posé avec eux un livre à la main, parlé d’ouvrages, d’auteurs, je les ai sensibilisés et leur ai offert des exemplaires… bref j’ai semé des graines d’envie de lire… l’échange avec nos jeunes n’est jamais vain, encore faut-il aller au-devant  d’eux.

Le SIEL est une immense vitrine de notre pays, le dénigrer sans voir ses atouts et mettre en avant ses qualités ne sert à rien, voyons-le comme un espace de sensibilisation à la lecture, comme un rendez-vous annuel avec notre population dans sa diversité, ses différences, sa complémentarité.

Il a le mérite d’exister, d’attirer énormément de monde, il serait dommageable que ceux qui sont chargés de l’animer : éditeurs, auteurs, instituts culturels, libraires, artistes… passent à côté de cette opportunité. 

Améliorable le SIEL ? Bien sûr… mais en proposant, en saisissant les aspects porteurs et en mettant tous la main à la pâte.

Un dernier mot sur l’aspect  souk, les multiples marchands de friandises, beignets, barbes à papa qui rendent les mains collantes… nous ne pouvons revendiquer vouloir un Salon populaire et en bannir tous les ingrédients qui font justement qu’il l’est : améliorer l’organisation sans aucun doute mais préserver son côté accessible à tous en faisant en sorte que ces ingrédients constituent l’écrin où le livre sera roi.